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19 juin 2008

Quand la restauration de l’autorité de l’Etat se mue en crimes de guerre

Un nouvel article à publier‏
De : mantoto bula (

bula_mantoto@yahoo.fr

)
Envoyé : mercredi 18 juin 2008 18:09:55
Répondre à :

bula_mantoto@yahoo.fr

À :

sammusampa@hotmail.com


Salut Sam,

Je sais que tu vas bien. Voici un nouvel article à publier si possible. Merci d'avance.

Blaise


Bas -Congo : Quand la restauration de l’autorité de l’Etat se mue en crimes de guerre, crimes contre l’humanité…

Après avoir fait l’économie de son rapport sur les échauffourées intervenues en mars dernier au Kongo Central (Bas-Congo) entre l’armée congolaise déguisée en force de maintien de l’ordre et les adeptes de Bundu dia Kongo (BDK), la Monuc a finalement rendu public le vendredi 14 juin dernier son rapport intitulé " Rapport spécial Bas-Congo mai 2008 " sur ce que d’aucuns qualifiaient encore jusque-là d’opérations de rétablissement de l’autorité de l’Etat. Il suffit donc de parcourir in extenso le contenu de ce document de 36 pages " tapissé" de photos comme preuves irréfutables pour vite changer d’opinion.


Ce rapport révèle le recours à des officiers des forces spéciales de la police notamment les hommes du bataillon Simba entraînés et formés principalement pour des opérations militaires. Il révèle l’utilisation, par endroit, des mitrailleuses PK3 d’une cadence de 600 coups par minutes et de 450 mètres de portée, des mitrailleuses PK, des pistolets mitrailleurs Uzi d’une cadence de 450 coups par minutes, des grenades de 40 mm à fortes charges explosives, face à des groupes d’adeptes de BDK se trouvant à 100 mètres à peine et équipés essentiellement d’armes en bois. Il évoque aussi la mise à feu par la police du village de Koweit à Mbandakani (32 maisons au total) sans distinction aucune de leurs propriétaires membres ou non du BDK. Dans ce rapport, il ressort que plus de 200 églises et maisons du BDK, des habitations privées des personnes non affiliées au BDK ont été systématiquement pillées. Des actes de violences sexuelles perpétrées par la police de manière systématique ou ciblée y sont aussi relevés. A propos de la fosse commune découverte à Manterne près de Boma, les enquêteurs de la Monuc y ont constaté la persistance d’une odeur nauséabonde de corps en putréfaction tel qu’indiqué par les villageois même si les traces ont été nettoyées. En outre le mystère persiste au sujet d’une pièce à conviction à savoir " une peau humaine " recueillie par un médecin et envoyée au laboratoire pour analyse. Ce rapport fait remarquer que pour avoir demandé ce qu’est devenue cette pièce à conviction, ce médecin a subi un interrogatoire de la part du procureur et du bureau de l’Agence nationale de Renseignements (A.N.R) de Boma.


Et le chapitre intitulé " les détails des incidents principaux par endroit " révèlent au grand jour la gravité des exactions commises par la Police Nationale Congolaise (PNC). Mais il ressort dudit rapport que des sources internes à la PNC ont indiqué que la majorité des actes relevant d’un usage excessif ou illégitime de la force auraient été commis par le Bataillon Simba, faiblement formé et équipé d’armes à usage militaire plutôt que policier. Bataillons autres fois sous le commandement du général John Numbi, inspecteur général de la PNC.


Interpellant le gouvernement, les enquêteurs de la Monuc note : " Le Gouvernement est tenu de garantir que l’usage arbitraire ou abusif de la force ou des armes à feu par les officiers chargés de l’application de la loi soit puni comme une infraction pénale en application de la législation nationale. Le Gouvernement n’a montré aucun signe indiquant sa volonté de sanctionner, conformément à la loi, les policiers ayant recouru à une force excessive et illégitime. Ceci pourrait indiquer une approbation tacite par le Gouvernement des méthodes et moyens utilisés (qui ont causé la mort à plus de 100 personnes). Cela pourrait aussi laisser penser que le Gouvernement a explicitement ordonné l’usage excessif et illégitime de la force par la PNC ".


Cette hypothèse émise par l’équipe de la Monuc a été confirmée par Joseph Kabila lors de l’interview qu’il a donnée en mai dernier au journal Belge « le Soir » laissant entendre que ces opérations policières ont été menées par son ministre de l’intérieur Denis Kalume pour mater une rébellion en gestation, concluant qu’il fallait " Sévir "


Même s’il faut saluer le travail fouillé abattu par l’équipe pluridisciplinaire de la Monuc, l’on ne peut s’empêcher de faire remarquer que tout en dédramatisant le bilan des tués, pourtant très lourd (plus de 300 selon l’ONG Voix de sans Voix) ce rapport reste évasif quand il emploie le terme générique " de graves violations de droits de l’homme " pour nommer des graves exactions commises par l’armée et la police nationale au Kongo central. Il va sans dire que la Monuc a évité, pour des raisons que l’on peut imaginer, d’appeler un chat, un chat. Il s’est agi d’actes prémédités des crimes de guerre, crimes contre l’humanité et de génocide


Ainsi en déclarant qu’il fallait " Sévir " devant le journaliste du quotidien belge " le Soir " Joseph Kabila en a assumé la responsabilité morale. La lecture exhaustive du rapport de la Monuc démontre sans ambiguïté de quelle manière ses hommes Denis Kalume, John Numbi, Raüs Chalwe et bien d’autres ont sévi sans état d’âme au Kongo central


Alors que vaut une enquête approfondie et impartiale, judiciaire soit-elle, telle que le recommande la Monuc dans ses conclusions à l’intention du gouvernement congolais, de manière non contraignante en plus, sur les crimes et les violations graves des droits de l’homme au Kongo central répondant pourtant à tous les critères de crimes de guerre, crimes contre l’humanité, génocide … ? Une telle enquête pourrait-elle être diligentée par Joseph Kabila quand on sait que les recommandations de précédentes enquêtes ont été soigneusement mises au placard ?


Il reste que la Cour Pénale Internationale (CPI) qui vient de relancer la traque de " gros poissons politiques congolais " puisse poursuivre sa logique jusqu’au bout, en larguant cette fois-ci ses filets en direction de Denis Kalume, John Numbi, Raüs Chalwe … et le moment venu à leur chef Joseph Kabila, en sa qualité confirmée de responsable morale.


Blaise B.Mantoto

Courriel :

bula_mantoto@yahoo.fr

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