Quand l’ONU consacre l’impunité en RDC…
La délégation de l’ONU conduite par M. Jean Marc
de la Sablière vient de séjourner deux jours durant en RDC pour
conférer de la situation sécuritaire à l’Est avec les autorités
congolaises. Ces entretiens ont accouché de la résolution 1756 portant
pour objectif primordial de garantir la sécurité à l’Est du pays.
Jeune Afrique rapporte que dans son adresse à la presse M. de la
Sablière a laissé entendre : « Nous pensons qu’il faut une stratégie
globale pour le Kivu et nous sommes prêt à aider les autorités
congolaises. Il faut une stratégie qui comporte toutes les dimensions,
politiques, diplomatiques. Nous sommes prêt à aider le président dans
cette affaire, a-t-il insiste ».
A entendre la déclaration du chef de la délégation Onusienne, on a
l’impression que c’est maintenant seulement que l’ONU se rend compte de
la gravité du problème en proposant une stratégie globale. Pourquoi
avoir attendu le pourrissement de la situation pour envisager cette
stratégie globale ? Par cette déclaration, l’ONU ne serait-elle pas
entrain de se culpabiliser pour n’avoir pas mis de moyens conséquents
susceptibles d’anéantir Laurent Nkunda et ses troupes, les milices de
FDLR et biens d’autres forces négatives, déstabilisant l’Est,
massacrant de centaines de milliers de nos compatriotes ? Dès lors
faut-il dans ce cas, aider le président qui, du reste, est parmi ceux
qui entretiennent cette insécurité avec ses frères rwandais Laurent
Nkunda, Paul Kagame et ses mentors occidentaux ?
M. de la Sablière, l’insécurité dans le Kivu est une situation bien
connue par l’institution au nom de laquelle vous avez fait ces
déclarations. Le peuple congolais en a assez de déclarations et
résolutions de l’ONU, lesquelles à ses yeux s’apparentent à de bonnes
intentions et ne sont pas suivies d’effets. L’ONU devra pour convaincre
le peuple congolais mettre fin à sa largesse à l’égard de Laurent
Nkunda. Ce dernier est sous le coup d’un mandat d’arrêt international
mais reste libre de tout mouvement dans une région où un contingent
conséquent de la Monuc opère.
Ce dernier temps sous l’instigation de la présidente du tribunal
pénal international Carla del Ponte, l’Union Européenne conditionne
l’entrée de la Serbie parmi les 27 à l’arrestation du général criminel
de guerre Serbe et son transfert au TPI pour répondre de crimes à sa
charge. Pourquoi l’ ONU, les Etats-Unis, l’UE ne mettraient-ils pas de
moyens conséquents pour arrêter Nkunda et ses hommes ainsi que le
miliciens de FDLR et autres seigneurs de guerre truffés à l’Est du
Congo ?
Dernièrement un autre seigneur de guerre congolais, Thomas Lubanga,
y a été transféré et tous les moyens ont été mobilisés pour ce faire.
Pour Charles Taylor ancien homme fort du Libéria, la contribution de la
communauté internationale a été mise à profit dans son arrestation et
son acheminement au TPI. Il y a quelques semaines a été remise sur la
table le dossier Bemba s’agissant des massacres dans lesquels il serait
impliqué en République Centrafricaine. Alors pourquoi laisse-t-on
Nkunda et les autres seigneurs de guerre ?
L’ONU doit reconnaître sa responsabilité dans l’insécurité à l’Est
après avoir cautionné en RDC un processus de démocratisation vicieux
ayant abouti à une parodie d’élections truquées d’avance consacrant
Kabila, un président incompétent et complice de ceux qui massacrent nos
compatriotes de l’Est.
Cette responsabilité est le fait de l’impunité qui semble
caractériser les instances de Nations Unies dans la gestion d’un
certain nombre de conflits à travers le monde. Cette politique de deux
poids, deux mesures préjudicie et plonge nombre de populations dans
l’errance. Comment alors exiger aux pays du tiers-monde, de la bonne
gouvernance notamment en matière de respect des droits de l’homme, si
comme pour le cas du Congo, l’ONU n’adapte pas ses mandats à la réalité
de la situation sur le terrain mais les restreint à la protection de
populations civiles, la riposte en cas d’agression contre son
personnel, l’information sur les mouvements de milices armés sans pour
autant les arrêter et les déférer devant le TPI.
Dans ce contexte d’impunité généralisée et cautionnée par l’ONU, on
comprend les répercussions que cela engendre à l’échelle nationale
notamment avec le massacre des adeptes de Bundu dia Kongo. Il apparaît
clairement qu’après un rapport bâclé sur ce massacre, que ces
commanditaires comme Joseph Kabila, Denis Kalume, son ministre de
l’intérieur et une panoplie de généraux et officiers de FARDC maillons
de la chaîne cités dans le rapport de Human Right Watch (p. 7-8 § :
Officiers qui devraient faire l’objet d’enquêtes visant à déterminer
leur responsabilité dans les événements) notamment les Généraux Bonjuka
Botunga (Kitona), Mbuayama Nsiona,Joseph Mukendi, le major Mbakulu le
capitaine Emmanuel Matuka Mokweke, les commandants kota et Jean Paul
Songa. Ces commanditaires et exécutants ne seront jamais inquiétés et
resterons impunis.
Il est clair que dans ce contexte d’impunité généralisée, l’ONU ne
devra pas se contenter de déclarations de bonnes intentions mais doit
AGIR en requalifiant notamment son mandat en RDC. Cela permettra
d’arrêter dans un premier temps Laurent Nkunda, les miliciens de FDLR
et les autres forces négatives puis en second lieu contraindre Kabila à
transférer Denis Kalume et les officiers impliqués dans le massacre des
adeptes de BDK au TPI pour crime contre l’humanité en attendant le
terme de son mandat, enfin qu’il répondent, à son tour, de crimes
perpétrés durant la marche de l’AFDL vers Kinshasa, et ceux commis sous
Mzee Kabila et actuellement.
C’est seulement quand l’ONU commencera à AGIR réellement que le
peuple congolais pourra croire à l’impact de toutes ses innombrables
missions en RDC. Au lieu de nous contenter « des déclarations coups
d’épée dans l’eau » de l’ONU, Peuple congolais, prenons notre destinée
en mains.
Blaise B. MANTOTO
Courriel : bula_mantoto@yahoo.fr
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