samy musampa batenababo
Inscrit le: 08 Aoû 2006 Messages: 114 Localisation: BELGIQUE |
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Après
le massacre des adeptes de Bundu dia Kongo qui s’est soldé sur un bilan
tragique de 134 morts et plus de 750 disparus en fin janvier et début
février dernier , l’option a été levée de diligenter une enquête sur
initiative de l’assemblée nationale congolaise. Et cela au moment où
l’opinion publique nationale et internationale constataient le mutisme
total de Joseph Kabila et de son premier ministre Antoine Gizenga.
D’emblée de nombreux observateurs ne se sont pas fait d’illusions quant
à la volonté manifeste des autorités congolaises d’élucider ce massacre
et d’en punir les commanditaires à tous les niveaux.
Et déjà, la mise en place de la commission parlementaire chargée de
cette enquête a mis du temps. Certains de ses membres ont déploré le
manque de moyens à leur disposition pour une enquête d’une telle
ampleur. On se rappellera que le départ de cette commission sur le
terrain a été retardé de 10 jours pour de raison logistique, a-t-on
voulu nous faire avaler. Manœuvre dilatoire ont crié les uns, tentative
de minimisation de ce carnage commandité depuis Kinshasa par Kabila et
son protégé ministre de l’intérieur Denis Kalume, ont insinué les
autres. Il est un fait que n’eut été la pression des instances
internationales, de l’opposition congolaise , de la société civile…
cette commission n’aurait vu le jour.
Le peuple congolais n’a pas la mémoire courte. Il se souvient qu’en
juillet 2002 de nombreux adeptes de Bdk ont été tués au Kongo central
sur ordre de Joseph Kabila. . Aucune sanction à l’endroit des
commanditaires et exécuteurs de cette sale besogne. Au contraire les
adeptes de Bdk ont été victime au Kongo central et à Kinshasa d’une
chasse à l’homme orchestrée par le pouvoir. Des arrestations
arbitraires manu militari et des disparitions s’en sont suivies.
Beaucoup de familles ont perdu leurs fils et filles. Nombre d’adeptes
et personnalités ont été contraints à la clandestinité. Et les
activités cultuelles de Bundu dia kongo ont été suspendues.
En 2003, une amnistie a été signée, un prétexte politique
conventionnelle en Rdc pour faire croire que tout allait rouler
désormais comme sur des roulettes. Mais ne Muanda Nsemi n’a pas été
dupe au sujet de cette amnistie. Dans son articles publié au journal «
Kongo Dieto n° 300 du 11 octobre 2003» il déclarait : " En Juillet
2002, Bundu dia Kongo a été victime des sanctions injustes de
suspension de ses activités, par le gouvernement de l’AFDL (PPDR). La
loi dit que la suspension des activités d’une associations est de trois
mois. Dépasser ce délai, la suspension devient caduque. Ainsi, elle
doit être levée. Quinze mois se sont déjà écoulés, à cela s’ajoute
l’amnistie signée, et l’esprit de la réconciliation nationale, dont on
parle tant ; malgré tout ceci, l’autorité administrative (un cadre du
PPRD) refuse de respecter la loi, et de se soumettre au cadre juridique
de la transition . Que peut-on espérer de bon, avec des pareils
animateurs de la transition ? pour qui avant la transition, égal après
la transition ! "
Et la suite des événements lui a donné raison. En 2002, 2004, 2005,
2006, 2007 les adeptes sont tombés sous les balles de la police et de
l’armée congolaise. A ce sujet le récent rapport de Human Rights Watch
(voir p.9 § : impunité pour des attaques précédentes sur les membres de
BDK) est très éloquent. A cette spirale de barbaries, Ne Muanda Nsemi a
consacré, les quatre pages du Kongo Dieto n° 489 du 08 septembre 2006,
presque intégralement aux noms des adeptes qui ont pu être identifiés
comme tués, amputés, blessés et arrêtés. Les disparus n’ayant pas été
identifiés.
Et depuis le dernier massacre en date, les adeptes de Bdk demeurent
dans le collimateur du pouvoir. De sources proches de Ne muanda Nsemi,
nous avons appris que deux cadres Mbuta Basangana (chargé de la
communication), Mbuta Lusu (délégué près ne Muanda Nsemi), Mbuta Ngoma
et le chauffeur du leader de Bdk, ont failli être acheminés vers une
destination inconnue. Ils ont eu la vie sauve, soit grâce aux gardiens
de Bdk " Minkengi ", soit après versement d’une importante somme
d’argent. Certains sont incarcérés à la prison militaire de Kitona
(Muanda), d’autres croupissent derrière les verrous de la prison
centrale de Makala (Kinshasa) en dépit de la mesure de grâce du
ministre des droits humains. Ne Muande Nsemi lui-même a échappé à un
commando grâce à la mobilisation des jeunes de son quartier, décidés de
veiller quelques nuits. La même source affirme que depuis les tristes
événements du 31 janvier et 1er février 2007, les adeptes de Bdk
demeurent victimes d’incessantes tracasseries policières tant à
Kinshasa qu’au Bas-Congo.
Au regard des persécutions des adeptes de Bdk depuis 2002 à ce jour,
fallait-il croire à la volonté de Joseph Kabila et de son gouvernement
d’éclairer l’opinion nationale et internationale sur ce carnage, à
l’issue de l’enquête parlementaire diligentée au lendemain du massacre
? Fallait-il croire à la détermination de Kabila et Gizenga d’incarner
la bonne gouvernance en matière de défense des droits de l’homme ?
Cette éventualité est à écarter d’office au vu du traitement réservé au
dossier massacre des adeptes de Bdk tant au niveau du parlement, du
gouvernement, de la présidence de la république. Au niveau de
l’assemblée nationale, les différents reports de débats, pourtant
programmés, au sujet du rapport parlementaire attestent un manque
cuisant de volonté politique d’éclairer l’opinion nationale, notamment
très en attente des conclusions de cette enquête. Et dans la même
optique, la communauté internationale, attendant des signaux fort en
matière de défense des droits de l’homme, reste sur sa faim . Quand le
vice-président de la commission d’enquête parlementaire Franck Diongo,
par probité morale, démissionne, estimant que ce rapport « reste muet
sur les responsabilités de ceux sur qui pesaient de lourds soupçons et
dont les indices de culpabilités ont été découverts lors de l’enquête »
(extrait du Journal n° 331 dans sa livraison du 09 mai 2007 : Affaire
Bundu dia kongo, la vérité Camouflée ), tout est dit.
En outre le fait pour le parlement de débattre à huis clos à propos de
l’affaire Bundu dia kongo, renforce l’hypothèse selon laquelle on ne
connaîtra plus la vérité sur cette affaire. Quand le gouvernement muet
au départ, se précipite de donner des instructions au ministre de la
justice pour que les coupables soient sanctionnés sans que l’opinion
nationale les connaissent , faudrait-il croire à la transparence dont
se targuait monsieur Gizenga ? Le congolais ne sont pas dupe monsieur
Gizenga, la justice à laquelle vous vous référez est sous la coupe de
Joseph Kabila. Donc de gens comme Denis Kalume sortiront de cette
affaire indemne. C’est aux adeptes de Bdk et à Muanda Nsemi son leader
que votre « in – justice » va s’acharner. Et c’est ça que vous appelez
" fini la récréation " ? Quant à nous, nous l ‘appelons "la recréation
continue "
Maintenant que cette recréation se poursuit, que l’on ne peut plus
compter sur une justice inféodée à Joseph Kabila, faudrait-il laisser
la vérité s’évaporer ? Ne s’avèrerait-t-il pas impérieux de chercher à
ce que cette vérité éclate au grand jour afin que les commanditaires de
ce massacre à savoir Joseph Kabila, Denis Kalume ainsi que les autres
maillons de la chaîne cités dans le rapport de Human Right Watch soient
condamnés? (p. 7-8 § : Officiers qui devraient faire l’objet d’enquêtes
visant à déterminer leur responsabilité dans les événements) notamment
les Généraux Bonjuka Botunga (Kitona), Mbuayama Nsiona, ,Joseph
Mukendi, le major Mbakulu le capitaine Emmanuel Matuka Mokweke, les
commandants kota et Jean Paul Songa.
Il nous semble que dans le contexte d’un pays incapable de dire le
droit en toute impartialité, une des alternatives, c’est de s’orienter
vers la loi de compétences universelles en vigueur en Belgique pour
faire condamner les responsables de ce massacre. A titre d’exemple,
aujourd’hui en Belgique les familles de 10 commandos victimes de la
barbarie rwandaise en 1994 tiennent à obtenir dans un procès en cour la
vérité au sujet de la mort de leur. Ce qui nous paraît logique et
indéniable. Alors pourquoi les familles de toutes ces adeptes de Bdk et
autres innocents tombés à la suite du carnage perpétré par les
autorités congolaises au plus haut sommet, n’auraient-elles pas le
droit de connaître la vérité sur la disparition de leur ?
Il est temps que la diaspora congolaise de Belgique et d’ailleurs
envisagent l’éventualité d’une plainte contre les commanditaires de ce
massacre en vertu de la loi de compétences universelles. Rappelons que
dans le cadre de cette loi, 17 irakiens et 2 jordaniens avaient déposé
le 15 mai 2003 une plainte contre le général Tommy Franks commandant en
chef des forces armées américaines pour le Golfe Persique. Selon les
avocats de plaignants, la plainte comprenait également l’usage délibéré
d’armes à feu contre des civils, des agressions contre les
journalistes…(www.google.com : tapez la loi de compétences
universelles-rappels des faits)…
La diaspora congolaise ne pourraient-elles s’inspirer de cette initiative ?
Blaise B.MANTOTO
Courriel : bula_mantoto@yahoo.fr | |