MESSAGE DU PRESIDENT DU COMITE NATIONAL DE L`UDPS A L`OUVERTURE SOLENNELLE DE LA SESSION ORDINAIRE DE SEPTEMBRE 2006
Messieurs les Membres du Comité National et chers Collègues,
Monsieur le Secrétaire Général,
Combattantes et Combattants de la liberté,
La présente cérémonie d’ouverture solennelle de la session ordinaire de septembre du Comité National se réfère à l`article 30 des Statuts et 54 du Règlement intérieur de l`UDPS, notre Parti.
Cette session intervient à un moment crucial de la vie du Parti et de la Nation.
En effet, la législature actuelle du Comité National vient de totaliser un an d`existence. Cette année a coïncidé avec la dernière année marquant la fin de la période de transition telle que convenue par la classe politique au Dialogue inter congolais.
Au cours de cette année tumultueuse au plan politique, le Comité National a essentiellement veillé à la cohésion au sein du Parti ainsi qu`à la concertation permanente avec l`Exécutif du Parti.
Cette synergie d`actions autour du Président National, Monsieur Etienne Tshisekedi wa Mulumba a permis au Parti de poser avec pertinence, chaque fois qu`il le fallait, le diagnostic du mal qui ronge notre pays et proposer la thérapie appropriée.
Le Bureau du Comité National saisit cette occasion pour féliciter tous les membres de notre Organe, d`avoir apporté sans relâche leur modeste contribution dans le cadre de l`analyse de la situation politique aux fins d`aider, tant soit peu, la Direction politique du Parti de se distinguer dans l`excellence au niveau national par rapport aux enjeux majeurs de la République Démocratique du Congo, pays nous légué par nos ancêtres.
Messieurs les Membres du Comité National et chers Collègues,
Monsieur le Secrétaire Général,
Combattantes et Combattants de la liberté,
Au cours de la présente session, nous serons appelés à participer à une réflexion fondamentale portant sur la reforme de nos textes de base. Il s`agira notamment d`adapter nos Statuts et notre Règlement intérieur datant de l`époque du monopartisme aux réalités nationale et internationale tout en nous dotant d`un cadre juridique efficace et performant.
Cette réflexions que nous souhaitons profonde et responsable trouvera son couronnement à l`occasion de son adoption, au tout prochain Congrès du Parti.
Messieurs les Membres du Comité National et chers Collègues,
Monsieur le Secrétaire Général,
Combattantes et Combattants de la liberté,
Des événements douloureux et encore confus ont récemment secoué Kinshasa, la capitale de notre pays. Ils ont eu comme prétexte, la proclamation par la Commission Electorale Indépendante ( CEI ), des résultats du premier tour de l`élection présidentielle.
Mais en réalité, ces événements traduisent le trop plein d`une accumulation des faits posés tout au long de la période de transition en violation des accords conclus.
Il importe de relever que ces faits sont l`œuvre des Institutions de la transition, aussi bien celles composées par les congolais que les autres.
C`est avec frénésie qu`une certaine classe politique dénonce pelle mêle les opérations électorales et post électorales, mettant clairement en cause la crédibilité du processus électoral tout entier.
Cette même classe politique ne s`interroge nullement sur sa propre responsabilité après avoir librement choisi et expérimenté avec les résultats que l`on connaît ce qu`elle a estimé être « la real politique ».
Cette dénonciation, parfois virulente, a fini par se cristalliser et se matérialiser en un affrontement armé direct, le tout premier, entre deux seigneurs de guerre récemment convertis par la magie de l`Accord global et inclusif en responsables politiques.
Ces bons élèves d`hier, viennent de perturber irrémédiablement les prévisions faites par les parrains activistes de la Communauté internationale, ceux-là mêmes qui ont conçu et mis au point cette machine infernale dont la capacité installée devrait permettre une production plus élevée que celle enregistrée lors des journées folles du 20 au 22 août 2006.
Ironie du sort ou triste mise en scène, les pauvres ambassadeurs du Comité d`Accompagnement de la Transition, CIAT, ont eu le privilège de se voir accrédités au lieu même des affrontements au nom de leurs pays respectifs, dont ils attendront longtemps la moindre condamnation des actes si graves qualifiés pourtant ailleurs, de terrorisme urbain.
Du reste, le tandem KUNDA-MUTEBUSI, n`est-il pas sous le coup d`un mandat d`arrêt international pour les faits similaires ?
Il y a eu des tueries à Kinshasa ; peut être même, des massacres ! En tout cas, des morts inutiles ! Des morts inconnus faute de dénombrement officiel car tout doit être banalisé et éviter de susciter des questionnements embarrassants. Il faut d`abord couvrir les fautes graves, avérées, commises par certains fonctionnaires internationaux véreux parmi lesquels se retrouvent malheureusement des frères africains. Les congolais ne doivent pas savoir ce qui s`est réellement passé à Kinshasa ; chercher à savoir et surtout en parler est assimilé à une attitude irresponsable ; une incitation à la haine qui appelle aussitôt sanction.
Le barème de sanctions est à large spectre. Il peut faire appel, selon le cas, aux Services spécialisés qui décident souverainement qui peut informer et dans quelle direction orienter l`information sous la barbe d`une Haute Autorité des Médias, HAM, auto fragilisée, dont les deux premières lettres du sigle s`écrivent désormais en minuscule.
D`ailleurs, la constitution d`une sous commission d`enquête sur ces évènements dont les membres proviennent exclusivement des deux clans impliqués, n`étonne personne. C`est la meilleure formule trouvée par les parrains pour rassurer les enquêteurs, pour le compte de leurs chefs respectifs présumés innocents, qu`il n`y aura pas identification des coupables au risque de se voir entraîné soi-même dans un exercice périlleux de boule de neige.
Et la tragédie que vivent les congolais dans leur pays se transforme en une comédie dont les acteurs affichés sont les congolais pendant que les auteurs du scénario se camouflent superbement.
Messieurs les Membres du Comité National et chers Collègues,
Monsieur le Secrétaire Général,
Combattantes et Combattants de la liberté,
L`UDPS est triste d`avoir encore une fois prédit ce qui nous arrive aujourd`hui en tant que pays, en tant que peuple et en tant que nation. Mais comme toujours, Monsieur Tshisekedi n`a pas été entendu.
En effet, les plaignants contre le processus électoral auraient dû commencer par interroger le processus politique sur sa capacité intrinsèque à assainir l`environnement politique national avant la tenue des élections générales répondant à un standard acceptable par tous.
Bien au contraire, toutes les voies pacifiques utilisées par l`UDPS pour amener à l`acceptation d`un dialogue susceptible de prévenir ces conflits, ont été rejetées soit avec arrogance soit avec malice par les uns et les autres.
Et pourtant, les questions soulevées par l`UDPS, maintenues en l`état, ne pouvaient que déboucher sur une catastrophe nationale. Ces questions relevaient de l`intérêt général tel que :
Ø Le sabotage par les belligérants du processus de brassage des troupes, le réarmement de leurs milices entretenant l`insécurité dans certaines parties du pays, au mépris de la résolution du Conseil de sécurité portant démilitarisation et désarmement par le biais de l`embargo sur les armes en RD Congo ;
Ø L`exclusion programmée de l`UDPS et de son leader Tshisekedi, l`incarnation de la lutte non violente pour l`avènement au Congo d`un Etat de droit démocratique ;
Ø Le refus de procéder au recensement ne fut ce que administratif de la population pour un pays post conflit armé, qui déclare chaque jour avoir perdu 4 millions d`âmes et qui héberge sur son territoire des bandes armées d`origine étrangère ;
Ø Le manque d``équité dans les projections démographiques retenues pour les opérations électorales par la non prise en compte des guerres et des déplacements massifs des populations ;
Ø La gestion opaque du fichier électoral aux contours mal connus ;
Ø La détermination et l`allocation des sièges des députés non pas au prorata du nombre de la population comme c`est le cas partout mais plutôt par rapport au nombre des électeurs lui même provenant des prévisions inéquitables ;
Ø Le non respect du calendrier électoral et de ses séquences tels que décidés par les congolais au Dialogue Inter congolais.
Messieurs les Membres du Comité National et chers Collègues,
Monsieur le Secrétaire Général,
Combattantes et Combattants de la liberté,
Sous d`autres cieux, africains de surcroît, un seul de ces manquements aurait suffi pour décider du report de la date des élections. Malheureusement, ce qui est bon partout devient subitement mauvais en RD Congo. Par principe !
La même logique voudrait que les mauvais résultats obtenus au fil des années soient présentés comme des « avancées significatives » dans la normalisation de la situation qui pourtant s`empire chaque jour davantage.
Messieurs les Membres du Comité National et chers Collègues,
Monsieur le Secrétaire Général,
Combattantes et Combattants de la liberté,
L`UDPS se limite, pour l`instant à dénoncer cette attitude on ne peut plus criminelle. Etant donné que la responsabilité première incombe aux congolais, nous lançons un appel à tous les fils de ce pays, de privilégier l`intérêt général qui consiste en ce moment précis de notre histoire, à sauvegarder l`intégrité de notre territoire menacée plus que jamais auparavant.
Il n`est plus un secret pour personne que le processus politique et électoral en RD Congo a échoué. Les manœuvres politiques ou autres entreprises ça et là n`y pourront rien changer.
La solution ne réside pas dans la multiplication des navettes de bons offices auprès des protagonistes actuels encore moins dans les pressions diverses exercées sur eux mais plutôt dans les concertations inclusives afin de prévenir d`autres foyers de tension non encore déclarés et qui risquent d`embraser le pays demain ou après demain.
En effet, quelque soit le cas de figure envisagé au sommet de l`Etat, à l`issue dudit processus, la fin de la crise de légitimité de pouvoir tout comme la paix durable attendues des élections par les congolais demeurent hélas une vue d`esprit dans le cadre du processus actuel ! Voilà la triste vérité à dire aux congolais !
Ainsi donc, aucun homme politique, ne peut plus se permettre, compte tenu des données disponibles, d`avancer quelques raisons que ce soit, pour embarquer les congolais dans une voie reconnue objectivement sans issue aux conséquences incalculables pour la nation. Personne ne doit donc offrir sa personne pour faire ingurgiter aux congolais, comme dans les années 60 et 90, un placebo de solution politique.
L`échec patent du processus politique et électoral actuel recommande donc aux partenaires étrangers une attitude d`humilité ; aux hommes politiques congolais un comportement d`acteurs épris de responsabilité et de concorde nationales consécutives à une concertation constructive afin de repartir sur de nouvelles bases pour rebâtir un Congo merveilleux.
Le Secrétaire Général de l`UDPS a déjà communiqué, par voie épistolaire, aux membres du CIAT, ce point de vue du Parti, au stade actuel de la situation politique en République Démocratique du Congo.
Nous ne pouvons terminer ce message sans demander aux innombrables combattants de l`UDPS ainsi qu`à tout le peuple congolais de tenir bon.
Que vive à jamais la République Démocratique du Congo.
Je vous remercie pour votre aimable attention.
Je déclare ouverte, la session ordinaire de septembre 2006 du Comité National de l`UDPS ce lundi 4 septembre 2006.
VALENTIN MUBAKE
Président du Comité National
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