MEMORANDUM DES COMPAGNONS D’ETIENNE TSHISEKEDI AU COMITE INTERNATIONAL D’ACCOMPAGNEMENT DE LA TRANSITION,CIAT
MEMORANDUM DES COMPAGNONS D’ETIENNE TSHISEKEDI AU COMITE INTERNATIONAL D’ACCOMPAGNEMENT DE LA TRANSITION ,CIAT.
1. Nous, Compagnons d’Etienne TSHISEKEDI, suite au mutisme et à la duplicité du Comité International d’Accompagnement de la Transition (CIAT), devant la volonté entêtée et avérée des Ex- belligérants et alliés d’exclure l’UDPS et son Président National, Monsieur Etienne TSHISEKEDI du processus électoral en cours, venons ce jour protester de vive voix et prévenir que nous n’entendons pas voir l’UDPS et son Président National faire les victimes résignées, encore moins accepter de voir les sacrifices durement consentis après 25 ans de combat démocratique foulés au pieds, au nom des intérêts partisans de certains pays occidentaux membres du CIAT,bien identifiés.
2. Aussi rendons-nous , la Communauté Internationale responsable des conséquences qui résulteront de l’exclusion programmée de l’UDPS dudit processus.
3. En effet comme tout le monde le sait, l’UDPS et son Président National se sont investis depuis 25 ans comme aucun autre parti politique et aucun autre leader ne l’ont fait pour l’avènement d’un Etat de droit en République Démocratique du Congo, en affrontant à découvert et par les moyens pacifiques,les différentes dictatures qui s’y sont succédé .
Pour ce faire, l’UDPS a payé le prix le plus fort fait des pertes d’emploi ,des viols,des arrestations, des relégations, des emprisonnements et des tueries de plusieurs de ses membres.
C’est également à ce prix que le peuple congolais s’est identifié à l’UDPS pour son affranchissement. Ce qui a permis l’implantation effective du Parti sur toute l’étendue de la République au point de devenir et de demeurer ,en dépit de l’intolérance et de a politique de l’usure qu’on lui impose ,l’un des partis politiques les plus représentatifs de notre peuple.
4. Malheureusement, nonobstant cette forte représentation , l’UDPS sans doute pour n’avoir pas pris les armes, n’a mérité aux yeux de la Communauté internationale que mépris et arrogance.
5. C’est ainsi que celle-ci s’est autorisée à rompre l’inclusivité consacrée par l’AGI et la constitution de la Transition sous NAMANGA NGONGI. Plus est , la Communauté internationale n’a pas trouvé mieux que de fermer les yeux devant la trouvaille de ce qu’on a appelé consensus majoritaire en violation, encore une fois, de l’AGI et de la Constitution de la Transition.
6.Dans ce même ordre d’idée, en dépit du fait que l’UDPS , conformément aux dispositions de la loi 004 /02 du 15/03/2004 devrait être reconnue en vertu de la loi de 1990 et en sa qualité de signataire de l’AGI, s’est vu refuser le droit de figurer sur la liste des partis politiques transmise à la CEI .Près de deux ans se sont écoulées sans que la Communauté internationale ait honoré sa promesse d’aider à rétablir ce parti dans ses droits.
7.Lorsque après que les animateurs de la transitions ont perdu le temps dans la balade, l’UDPS s’est insurgée d’une part, contre la prolongation automatique de la transition, et pour des raisons autres que celles liées à l’organisation des élections et d’autre part, contre le lancement dans la précipitation de l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs destiné à sauver le pouvoir en place de la date butoir du 30 juin 2005, la Communauté Internationale a pris fait et cause en faveur des auteurs du retard observé du fait du manque de la volonté politique et de la mauvaise gouvernance, fait qu’elle avait pourtant fustigé à maintes reprises.
Les membres du CIAT se sont , sans la moindre retenue due à leur statut, déplacés à l’intérieur pour défendre publiquement, avec menace, l’opération d’enrôlement avant de doubler la mise lors de la campagne référendaire en faveur du oui défendu par le pouvoir qu’elle a appuyé avec des moyens matériel, logistique et médiatique, notamment la radio Okapi qui couvre tout le territoire national.
Plus grave, lors des événements du 30 juin, après avoir pratiquement livrés les manifestants pacifiques qui comptaient sur la présence dissuasive des éléments de la MONUC sur les lieux ,la Communauté Internationale s’est contentée de comptabiliser des arrestations, des blessés par balles ; des morts , des cas de viols de vols et des pillages dans le rang des membres de l’UDPS, comme le témoigne le rapport partiel de la MONUC sur les événements de Mbujimay de juillet 2005.
8. Mais à l’opposé, quand dans l’affaire Major Kasongo et à l’occasion de massacre de Gatumba ou du limogeage des ministres incriminés pour détournement le RCD et le MLC ont menacé de se retirer des institutions de la transition ,cette même communauté n’a pas hésité de se jeter à l’eau pour une solution négociée entre belligérants, sans doute parce qu’elle redoute la force de feu dont chacun d’eux dispose.
9. Soucieux de voir la transition atterrir en douceur et garantir la crédibilité aux résultats qui sortiront des urnes, condition d’une paix durable l’UDPS est revenue à la charge à travers son Mémorandum à la Délégation du Conseil de Sécurité venue évaluer le processus électoral en RDC. A la demande du Secrétaire Général de l’ONU éclairé par la pertinence des propositions de l’UDPS, le CIAT a initié une série des rencontres politiques dites rencontres exploratoires entre les quatre majeurs UDPS, PPRD, MLC et RCD en décembre2005, Ces contacts qui devaient permettre aux Congolais de se réconcilier et de privilégier l’intérêt supérieur de la Nation, ont été systématiquement sabotés par le PPRD de Joseph KABILA, sans que le CIAT ait pu lever son petit doigt.
10.Bien au contraire se moquant éperdument de l’UDPS,considérée comme la proie facile, le CIAT a exercé des pressions sur elle pour qu’elle se prononce pour un oui ou pour un non au référendum qui s’annonçait, alors que le CIAT sait que jusque là l’ UDPS était exclu du processus, n’étant pas formellement alignée comme parti politique à cause du conflit d’homonymie créé de toute pièce par le Ministre PPRD de l’Intérieur, Théophile MBEMBA.
11.Tirant les leçons l’organisation chaotique du Référendum et de la volonté de la majorité des Congolais clairement exprimée à travers le boycott, (d’ou le très faible taux de participation) et le non ,en dépit de la fraude massive et prenant acte du souhait de la Communauté Internationale et de la demande pressante de notre peuple, le Président National de l’UDPS a, dans son message de vœux du 02/01/2006, annoncé solennellement la décision du Parti de s’impliquer dans le processus et d’accompagner les Congolais à la victoire finale.
12.Cependant, pour que cette implication ne soit pas une simple figuration, pour légitimer un simulacre d’élection, l’UDPS a soumis au CIAT un certain nombre de propositions réalistes pour garantir l’organisation des élections crédibles et ouvertes à tous que notre peuple appelle de tout son vœux .Ces propositions ont été abordées lors des contacts exploratoires et rappelées dans sa correspondance du 03 janvier 2006.Il s’agit de :
• mettre fin à l’homonymie ;
• permettre l’intégration de l’UDPS dans les rouages de l’organisation des élections , ce qui implique l’assainissement de l’environnement politique;
• ouvrir les bureaux d’enrôlement en faveur de ses membres pour des raisons évidentes d’équité et d’égalité de chance.
13. Mais depuis, et malgré ce signal fort à la demande du CIAT, l’UDPS attend le retour de l’ascenseur qui ne vient pas alors que nous nous approchons chaque jour qui passe des échéances électorales.
La Communauté Internationale on le sait, est consciente du chaos qui s’annonce et consécutif aux élections bâclées auxquelles elle veut amener les Congolais pour justifier son engagement financier. C’est pourquoi, elle envisage déjà l’envoi par le biais de l’Union Européenne de 3000 hommes de troupes pour venir réprimer et tuer les Congolais qui oseront se lever contre cette imposture.
14. De ce qui précède, il ne fait l’ombre d’aucun doute qu’ en prenant fait et cause en faveur du pouvoir en place et en jouant la montre pour placé après coup l’UDPS devant le fait accompli, la responsabilité de la Communauté Internationale est largement établie et engagée sur tout ce qui surviendra .
15. A cet effet, les Compagnons d’Etienne TSHISEKEDI demandent à la communauté internationale de se ressaisir en remplissant sa part du contrat qui consiste à œuvrer à l’organisation des élections transparentes qui n’excluent personne.
16. En attendant, les compagnons d’Etienne TSHISEKEDI rappellent à l’opinion tant nationale et internationale ce qui suit :
• ils ne toléreront pas , quoi qu’il en coûte, l’exclusion de l’UDPS et de son Président National, du processus électoral en cours ;
• ils ne sont pas prêts à accumuler d’autres humiliations et d’autres frustrations tout simplement parce que il faut faire la volonté des prédateurs étrangers et de leurs agents locaux ;
• ils ont perçu et bien capté le message de la Communauté Internationale qui ne semble prendre en considération que le langage des armes et qu s’évertue à tourner en dérision les méthodes démocratiques du combat politique et la volonté d’un peuple souverain ;
• la patience a des limites.
Fait à Kinshasa, le 07/02/2006
Pour les Compagnons d’Etienne TSHISEKEDI
Serge MAYAMBA M.
LUMUMBA Raoul NSOLWA MUYE
Kovo INGILA BOKONDO
Jacquemain SHABANI LUKOO
Christian NZEBA KASHAMA