samy musampa batenababo
Inscrit le: 08 Aoû 2006 Messages: 112 Localisation: BELGIQUE |
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Kengo wa Dondo : Est-ce le retour d’un dinosaure, la résurrection de la 3è voie ?
La troisième voie, telle avait été l’alternative préconisée par la
troïka France-Belgique-Etats-Unis à la suite de l’échec de la
conférence nationale souveraine (CNS) organisée au Congo Kinshasa sous
le règne du feu maréchal Mobutu. Cette alternative sous prétexte de
servir d’issue de sortie à l’enlisement du processus de démocratisation
visait à mettre un terme au schéma de la CNS, et partant écarter le
premier ministre élu de cette conférence, monsieur Etienne Tshisekedi,
dans le but de remettre en selle monsieur Kengo wa Dondo, réputé
austère et bon payeur de la faramineuse dette contractée auprès de la
banque mondiale, de FMI,…
La préconisation de la troisième voie était donc une façon de
baliser progressivement la voie vers la présidence de la république à
monsieur Kengo et ainsi perpétuer le régime de Mobutu sans ce dernier.
Les étudiants de l’enseignement supérieur et universitaire de cette
époque se souviendront encore de fréquentes marches motorisées
organisées pour dire non à cette troisième voie montée ingénieusement
pour barrer la route à l’élu du peuple monsieur Etienne Tshisekedi. Ils
se rappelleront encore de ce chant qu’ils scandaient en pleine ville de
Kinshasa « Na kombo ya nzambeeh, Kengo aza rwandais, na kombo ya
nzambeeh kengo aza rwandais.. » (En vérité en vérité Kengo est
rwandais). Et puis l’arrivée de Laurent Désiré Kabila avec sa cohorte
des rwandais avait changé la donne. Il s’en était suivi la fuite vers
l’étranger d’anciens dignitaires du régime Mobutu parmi lesquels
monsieur Kengo.
On se rappellera qu’en pleine phase d’expérimentation de la formule
1+4, monsieur Kengo séjournant en Belgique est retourné à Kinshasa sous
la bénédiction de ses amis occidentaux et du médiateur africain du
conflit congolais, le président Sud-Africain Thabo Mbeki, envisageant
de doter cette fameuse formule d’un premier ministre. Le peuple
congolais se souvient de l’accueil houleux réservé à monsieur Kengo à
son retour à Kinshasa probablement à cause de son passé mobutiste et sa
responsabilité indirecte dans la « nécrose du tissu économique et
social du pays ». D’ailleurs la presse locale n’a pas hésité à annoncer
des contacts voire des consultations nocturnes de la classe politique
congolaise avec monsieur Kengo pressenti comme premier ministre à la
rescousse des balbutiements de la formule 1+4. Finalement, la justice a
voulu s’emparer du cas Kengo en remettant sur la table ses contentieux
avec l’Etat. Et depuis la tentative du retour à la « Zorro » du vieux
dinosaure s’était soldé par un non événement. Et depuis, pour certains,
l’homme de l’austérité, disons le joker des occidentaux a été contraint
au mutisme, tandis que pour d’autres il s’est résolu à reculer pour
mieux bondir le moment venu.
Et voilà qu’il a rebondi de la plus belle manière avec son élection
à la tête du sénat, contre toute attente, surtout de la part de la
bande à Kabila (Pprd-Amp) laquelle tenait à se tailler la part du lion
à la tête de toutes les institutions pour mieux asseoir son hégémonie
et recréer ainsi un tandem « Pprd-Amp, parti-Etat ». Cette élection à
la tête du sénat est intervenue dans une période tumultueuse de la
démocratisation du Congo. Période caractérisée par le massacre encore
non élucidé des adeptes de Bundu dia Kongo, la décapitation de
l’opposition institutionnelle avec le départ de l’ancien vice-président
Jean Pierre Bemba, les diverses dissensions tant au sein de cette
opposition que parmi les partisans au régime Kabila, l’échec du
brassage des armées des ex-belligérants, la recrudescence de
l’insécurité à l’échelle nationale, l’occupation non encore clarifiée
du territoire de Kahemba par l’Angola, la « Rwandalisation » de
l’ancienne province de Kivu par le duo Nkunda-Kagame… la passivité du
gouvernement notamment de son chef, les difficultés à présenter un
budget à la hauteur des ambitions électorales et post-électorales suite
à l’apport financier très timide des bailleurs de fonds internationaux…
Alors faudrait-il voir à l’accession de Kengo à la tête du sénat, une
résurrection à compte goutte de la troisième voie ? Une manière de
réduire progressivement l’influence de Jean Pierre Bemba sur la scène
politique sachant que Kengo vieux routier sur cette scène est à même de
mettre d’accord les occidentaux et bailleurs de fonds internationaux,
le moment venu ? Est-ce une façon de recommencer à labourer le terrain
politique dont l’infertilité s’affiche au grand jour et dont on ne peut
espérer une quelconque récolte dans cinq ans au vu de l’incompétence de
Joseph kabila et de la passivité de son premier ministre ? Est-ce un
fait aléatoire ? Est le résultat d’un concours de circonstances sur la
scène politique ?
A priori, seuls les profanes peuvent penser que cette arrivée
inattendue à la direction du sénat soit le fait du hasard. Il est
évident qu’en politique les circonstances peuvent déjouer certaines
prévisions, mêmes des experts. Les événements tragiques survenus ces
derniers mois au pays ont donné matières à réflexion aux parrains
occidentaux déterminés à rétablir un « semblant Etat de droit » en
République Démocratique du Congo. La non maîtrise de la direction du
pays au plus haut sommet rentre en ligne de compte. Il n’est pas exclu
que la course au pouvoir et les coups bas observés dans les rangs des
Kabilistes puissent créer des dissensions parmi les membres du
Pprd-Amp… Il n’est pas exclu que certains Kabilistes ayant pris
conscience de l’échec avant terme de leur chef, s’en éloignent sur le
plan idéologique. Tous ces éléments réunis et bien d’autres ne
seraient-ils pas corrélatifs à l’émergence progressive d’un schéma
prévisionnel du type « troisième voie » ? Toujours est-il que
l’accession de Kengo à la tête du sénat n’est pas un fait aléatoire.
Sinon comment comprendre que quand le pays est dans l’impasse qu’on le
présente comme l’alternative absolue. C’était le cas lors de la CNS ou
encore il y a peu avec la formule 1+4. Aujourd’hui le contexte est
certes différent mais il fait encore parler de lui. Il est vrai que
dans les jours avenirs, il fera encore parler de lui surtout qu’une
disposition de la constitution prévoit en cas de vacances du chef de
l’Etat en fonction, son remplacement par le président du sénat.
Il est un fait que les ambitions de devenir chef d’Etat congolais
couvent en lui. Et c’est la raison, maintenant qu’il a été hissé à la
présidence du sénat, de jouer son va-tout pour réduire
significativement l’influence de Jean Pierre Bemba sur le terrain,
reconquérir la confiance populaire, la confiance des occidentaux lui
étant déjà acquise. Kengo, ce « grand dinosaure » du régime Mobutu,
chouchou des occidentaux se prépare donc à engloutir le petit Joseph et
à s’installer aux commandes de la RDC.
Il appartient donc à l’opposition authentique de rester vigilant
et de ne pas se laisser surprendre par la percée rampante de monsieur
Kengo, l’éternel incarnation de la troisième voie et ancien dinosaure
de surcroît. Il n’est pas question de laisser un jour la destinée du
pays entre les mains d’un ancien dinosaure. L’opposition authentique
devra s’organiser pour faire barrage le moment venu à l’émergence d’une
telle éventualité.
Blaise B.MANTOTO
Courriel : bula_mantoto@yahoo.fr _________________ SAMY MUSAMPA BATENA BABO
email;sammusamusampa@hotmail.com
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