Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
UDPS LIEGE
Archives
21 mai 2007

Kengo wa Dondo : Est-ce le retour d’un dinosaure, la résurrection de la 3è voie

samy musampa batenababo



Inscrit le: 08 Aoû 2006
Messages: 112
Localisation: BELGIQUE


   


Kengo wa Dondo : Est-ce le retour d’un dinosaure, la résurrection de la 3è voie ?
La troisième voie, telle avait été l’alternative préconisée par la troïka France-Belgique-Etats-Unis à la suite de l’échec de la conférence nationale souveraine (CNS) organisée au Congo Kinshasa sous le règne du feu maréchal Mobutu. Cette alternative sous prétexte de servir d’issue de sortie à l’enlisement du processus de démocratisation visait à mettre un terme au schéma de la CNS, et partant écarter le premier ministre élu de cette conférence, monsieur Etienne Tshisekedi, dans le but de remettre en selle monsieur Kengo wa Dondo, réputé austère et bon payeur de la faramineuse dette contractée auprès de la banque mondiale, de FMI,…

La préconisation de la troisième voie était donc une façon de baliser progressivement la voie vers la présidence de la république à monsieur Kengo et ainsi perpétuer le régime de Mobutu sans ce dernier. Les étudiants de l’enseignement supérieur et universitaire de cette époque se souviendront encore de fréquentes marches motorisées organisées pour dire non à cette troisième voie montée ingénieusement pour barrer la route à l’élu du peuple monsieur Etienne Tshisekedi. Ils se rappelleront encore de ce chant qu’ils scandaient en pleine ville de Kinshasa « Na kombo ya nzambeeh, Kengo aza rwandais, na kombo ya nzambeeh kengo aza rwandais.. » (En vérité en vérité Kengo est rwandais). Et puis l’arrivée de Laurent Désiré Kabila avec sa cohorte des rwandais avait changé la donne. Il s’en était suivi la fuite vers l’étranger d’anciens dignitaires du régime Mobutu parmi lesquels monsieur Kengo.

On se rappellera qu’en pleine phase d’expérimentation de la formule 1+4, monsieur Kengo séjournant en Belgique est retourné à Kinshasa sous la bénédiction de ses amis occidentaux et du médiateur africain du conflit congolais, le président Sud-Africain Thabo Mbeki, envisageant de doter cette fameuse formule d’un premier ministre. Le peuple congolais se souvient de l’accueil houleux réservé à monsieur Kengo à son retour à Kinshasa probablement à cause de son passé mobutiste et sa responsabilité indirecte dans la « nécrose du tissu économique et social du pays ». D’ailleurs la presse locale n’a pas hésité à annoncer des contacts voire des consultations nocturnes de la classe politique congolaise avec monsieur Kengo pressenti comme premier ministre à la rescousse des balbutiements de la formule 1+4. Finalement, la justice a voulu s’emparer du cas Kengo en remettant sur la table ses contentieux avec l’Etat. Et depuis la tentative du retour à la « Zorro » du vieux dinosaure s’était soldé par un non événement. Et depuis, pour certains, l’homme de l’austérité, disons le joker des occidentaux a été contraint au mutisme, tandis que pour d’autres il s’est résolu à reculer pour mieux bondir le moment venu.

Et voilà qu’il a rebondi de la plus belle manière avec son élection à la tête du sénat, contre toute attente, surtout de la part de la bande à Kabila (Pprd-Amp) laquelle tenait à se tailler la part du lion à la tête de toutes les institutions pour mieux asseoir son hégémonie et recréer ainsi un tandem « Pprd-Amp, parti-Etat ». Cette élection à la tête du sénat est intervenue dans une période tumultueuse de la démocratisation du Congo. Période caractérisée par le massacre encore non élucidé des adeptes de Bundu dia Kongo, la décapitation de l’opposition institutionnelle avec le départ de l’ancien vice-président Jean Pierre Bemba, les diverses dissensions tant au sein de cette opposition que parmi les partisans au régime Kabila, l’échec du brassage des armées des ex-belligérants, la recrudescence de l’insécurité à l’échelle nationale, l’occupation non encore clarifiée du territoire de Kahemba par l’Angola, la « Rwandalisation » de l’ancienne province de Kivu par le duo Nkunda-Kagame… la passivité du gouvernement notamment de son chef, les difficultés à présenter un budget à la hauteur des ambitions électorales et post-électorales suite à l’apport financier très timide des bailleurs de fonds internationaux…

Alors faudrait-il voir à l’accession de Kengo à la tête du sénat, une résurrection à compte goutte de la troisième voie ? Une manière de réduire progressivement l’influence de Jean Pierre Bemba sur la scène politique sachant que Kengo vieux routier sur cette scène est à même de mettre d’accord les occidentaux et bailleurs de fonds internationaux, le moment venu ? Est-ce une façon de recommencer à labourer le terrain politique dont l’infertilité s’affiche au grand jour et dont on ne peut espérer une quelconque récolte dans cinq ans au vu de l’incompétence de Joseph kabila et de la passivité de son premier ministre ? Est-ce un fait aléatoire ? Est le résultat d’un concours de circonstances sur la scène politique ?

A priori, seuls les profanes peuvent penser que cette arrivée inattendue à la direction du sénat soit le fait du hasard. Il est évident qu’en politique les circonstances peuvent déjouer certaines prévisions, mêmes des experts. Les événements tragiques survenus ces derniers mois au pays ont donné matières à réflexion aux parrains occidentaux déterminés à rétablir un « semblant Etat de droit » en République Démocratique du Congo. La non maîtrise de la direction du pays au plus haut sommet rentre en ligne de compte. Il n’est pas exclu que la course au pouvoir et les coups bas observés dans les rangs des Kabilistes puissent créer des dissensions parmi les membres du Pprd-Amp… Il n’est pas exclu que certains Kabilistes ayant pris conscience de l’échec avant terme de leur chef, s’en éloignent sur le plan idéologique. Tous ces éléments réunis et bien d’autres ne seraient-ils pas corrélatifs à l’émergence progressive d’un schéma prévisionnel du type « troisième voie » ? Toujours est-il que l’accession de Kengo à la tête du sénat n’est pas un fait aléatoire. Sinon comment comprendre que quand le pays est dans l’impasse qu’on le présente comme l’alternative absolue. C’était le cas lors de la CNS ou encore il y a peu avec la formule 1+4. Aujourd’hui le contexte est certes différent mais il fait encore parler de lui. Il est vrai que dans les jours avenirs, il fera encore parler de lui surtout qu’une disposition de la constitution prévoit en cas de vacances du chef de l’Etat en fonction, son remplacement par le président du sénat.

Il est un fait que les ambitions de devenir chef d’Etat congolais couvent en lui. Et c’est la raison, maintenant qu’il a été hissé à la présidence du sénat, de jouer son va-tout pour réduire significativement l’influence de Jean Pierre Bemba sur le terrain, reconquérir la confiance populaire, la confiance des occidentaux lui étant déjà acquise. Kengo, ce « grand dinosaure » du régime Mobutu, chouchou des occidentaux se prépare donc à engloutir le petit Joseph et à s’installer aux commandes de la RDC.

Il appartient donc à l’opposition authentique de rester vigilant et de ne pas se laisser surprendre par la percée rampante de monsieur Kengo, l’éternel incarnation de la troisième voie et ancien dinosaure de surcroît. Il n’est pas question de laisser un jour la destinée du pays entre les mains d’un ancien dinosaure. L’opposition authentique devra s’organiser pour faire barrage le moment venu à l’émergence d’une telle éventualité.

Blaise B.MANTOTO
Courriel : bula_mantoto@yahoo.fr

_________________
SAMY MUSAMPA BATENA BABO
email;sammusamusampa@hotmail.com
Dynamique UDPS Liege/Federation BELUX
Publicité
Commentaires
N
Even a single flower, in the depth of winter, is a miracle and a symbol of hope.
Répondre
M
très bien. Proposez autres choses face au blocage actuel... si ce n'est pas kengo pour faire partir kabila et kabiliste par voie " démocratique et constitutionnelle", proposez uneautre voie et comment faire. le temps court et bcp de congolais meurent.<br /> blaise
Répondre
UDPS LIEGE
Publicité
Publicité