Réaction de Jacques Saidi-Kamuleta à Julien KUKU

Cher compatriote Julien,

J’ai bien lu votre message du 10 Avril 07affiché sur le site udps.net, intitulé « Programme du parti UDPS : inquiétude de Julien KUKU » adressé au parti UDPS et moi comme je me sens directement ou indirectement concerné puisque combattant de ce grand parti historique fer de lance de la démocratie dans notre République à démocratiser, je pense que je suis en droit d’y répondre pas à pas. 95% d’articles qui apparaissent sur le site ne sont ni de Samy Musampa ni d’Etienne Ngandu Bukasa. Tous les messages qui sont affichés passent tout simplement par eux comme administrateurs du site, c’est ça mon entendement des choses.
J’ai la conviction que certaines personnes après avoir passé une bonne partie de leur vie dans la diaspora changent, si pas radicalement, partiellement leur discours ou comportement politique une fois qu’ils se rendent au pays de Kanambe, Du sel sur la langue, du miel…) seul l’avenir nous le dira. A la première lecture on sent que c’est un discours bien maquillé pour ne pas se faire connaître afin de mieux continuer à piéger l’opposition (Externe) de l’intérieur. Sinon, on subit les foudres des compatriotes de Londres. Une maxime luba dit ceci « Tshishi tshidiadia lunkunda tshidi munda mua lunkunda » (l’insecte qui ronge l’haricot est à l’intérieur même de l’haricot).

Il ne faut pas créer de la confusion dans l’utilisation de vocables. L’UDPS a un projet de Société bien fourni mais pas un programme. Le programme nait à partir d’un projet de Société. Je pense que c’est de cela que vous vouliez parler. « Visionnaire » : je constate que tout le monde qui a une haine viscérale à l’encontre de l’UDPS qui n’a jamais dirigé ce pays utilise ironiquement le mot « visionnaire ». Quand nous parlons de notre Président National qui est visionnaire ou du parti, ce n’est pas dans le sens des Eglises du réveil pour ne pas dire du sommeil dans lesquelles un bon matin un membre d’une secte se réveil et vient « témoigner » devant un groupuscule de gens pour dire qu’il a eu une vision dans laquelle Dieu lui demande d’épouser Charlotte par exemple, non. Visionnaire dans le bon sens, celui qui sait anticiper les événements, qui sait lire les signes de temps à partir des ingrédients présents et y apporter un remède approprie.

Quand le Pr Augustin Mampumya avait prédit l’échec d’un processus électoral piloté de l’extérieur qui pouvait en son temps y croire et pourtant il a vu les choses venir en noir et aujourd’hui on lui donne raison « visionnaire », ils étaient nombreux à prédire cette catastrophe électorale imposée aux congolais, tels que Raymond Luaula, Jean-Pierre Mbelu… « visionnaires ». Pas plus tard qu’il y a trois ans à l’Université Eduardo Mondlane au Mozambique où je donnais cours en ma qualité d’Assistant je prédisais l’échec ou la mort certaine du NEPAD et certains étudiants ne me croyaient pas. « visionnaire » n’est-ce pas ? Et aujourd’hui la mort de cette institution est établie.
« Politique » joli mot. huum !!!
Politique ou politicien, j’aime beaucoup me référer a la définition qu’avait donnée l’Honorable Christoph Lutundula que j’admire beaucoup, lors de la déclaration de politique générale da sa commission à la Conférence Nationale Souveraine.

Faire de la politique c’est être au service de la Nation, la politique est un noble art... En quoi ces troubadours de la transition reconvertis en président, ministres, députes, gouverneurs par la sorcellerie de la tricherie électorale peuvent-ils se prévaloir de politiciens, « Politicailleurs » peut-être. Quelle est cette élégance politique, peuvent-ils se prétendre ? En tuant des manifestants pacifiques au Bas-Zaïre à Kinshasa au Kivu, Shaba, en pillant nos richesses sol et sous-sol, détruisant et liquidant la Miba et la Gécamines pour ne pas parler des autres entreprises minières au Kivu à Manono…, en vendant nos territoires miniers aux angolais, aux rwandais… et j’en passe, voulez-vous qu’on les applaudisse ? Ayons quand même de la « jugeote ».

Le Pr Malu Wa Kalenga ne disait-il pas dans sa déclaration de politique générale à la Conférence Nationale Souveraine ceci je cite : « un professeur qui ne produit pas est un escroc d’autant plus qu’il est en train de former des escrocs… » Produire ici s’entend comme le fait de mettre ses connaissances au profit de toute la Nation. Comment voulez-vous que j’aie de l’estime à l’endroit de tous ces Pr au pourvoir travaillant pour un inculte politique. Un « grand » professeur de l’Université de Lubumbashi n’avait-il pas honte de déclarer sur le plateau de l’OZRT à Kinshasa que le peuple belge n’était pas souverain, c’est le roi qui était souverain. Même les étudiants de première année de graduat s’étaient écriés au scandale intellectuel et moral. Quelle honte pour certains de nos Pr qui se disent « grands » et à moi de conclure que vos «politiciens » actuellement au pouvoir à Kinshasa sont des coquilles vides. Ils peuvent avoir tous les diplômes des grandes universités de ce monde, ils sont nuls, ils forment la classe des politiciens les plus médiocres au monde. Je pèse mes mots. Il faut faire un petit tour à Singapour, en Malaisie pour voir comment les vrais politiciens travaillent pour leurs pays et pourtant, et pourtant ces pays n’ont même pas des richesses à la hauteur du grand Congo.
L’injure facile ? Quand je traite quelqu’un d’un inconscient politique, d’un ignorant en ceci ou cela, d’un assassin, d’un prédateur de nos richesses, d’avoir fait un don de $30 millions à la Tanzanie…je me demande en quoi consiste l’injure facile. Les qualificatifs sont collés au gens qui se comportent comme tels. A un certain moment nous traitions les « mouvanciers » de dinosaures, quoi de plus normal puisqu’ils « mangeaient » sans se rassasier. Un « président » de la République qui traite ses « concitoyens » des chiens, « le chien aboi, la caravane passe » voilà ce qui est l’injure facile et spécialité des rwandophones.

Mon cher compatriote, à l’UDPS nous privilégions toujours le débat contradictoire, c’est-ce qui est même le sens de la démocratie. Combien de fois avons-nous demandé le dialogue à l’UDPS en commençant par les accords de Lusaka qui était l’initiative notre parti jusque maintenant en passant par le DIC. Mon frère, Il n’y pas contraste avec le PN. Il nous a déjà enlevé de la peur d’apporter une critique démocratique. Tu peux tout dire de son silence, nous le connaissons comme tel. Ou son silence vous gène comme Mobutu s’en inquiétait.
« …au dessus de la mêlée », par rapport à quoi ???
« … le pourcentage des membres connaissant l’essence même du programme de l’UDPS… », C’est de la rigolade, généralement je renvoie mes étudiants à fouiner avant d’exposer. Je le répète encore l’UDPS a un projet de société, le programme suivra quand on sera au pouvoir. En 1990, j’étais encore étudiant et cadre du parti. A Lubumbashi, en ma qualité de secrétaire à l’information presse et propagande nous avions vulgarisé abondamment le projet de Société de notre parti, presque tout le monde avait une copie et ma copie qui date de cette époque je l’ai dans mon pays de résidence. En ce moment là l’internet n’était pas connu du public et que dire de ce temps que l’informatique et la technologie qui sont à la portée de tout le monde pour se ressourcer en différents documents même de notre histoire coloniale.

Une histoire vraie : au mois d’Aout de l’année passée j’ai eu des échanges très chauds avec mon superviseur (italien) ici en Côte d’Ivoire (ONUCI) où je travaille. Pour avoir travaillé avec la MONUC à Mbuji-Mayi pendant six mois, ce Sieur d’italien prétendait connaître les problèmes du Congo jusqu'à dire qu’aucun parti politique au Congo n’a de projet de société. Ça m’avait tellement révolte au point que je lui avais dit qu’il ne connaissait rien et absolument rien du Congo. Le jour qui suivait, j’avais ouvert notre site pour lui imprimer ledit projet. Il était devenu tout rouge. Alors mon cher Julien faites très attention avant d’écrire ou de déclarer afin de ne pas être confus.

Si c’est vrai que tout est par terre, que le pays va très mal, est dans le coma, le mal se ressent, tout est à refaire, selon vos propres paroles, comment l’UDPS se trompe-t-elle de cible. Je pense que la cible est bien connue à l’UDPS ce sont les antivaleurs actuelles au pouvoir. Notre parti a déjà proposé un schéma pour la sortie de la crise. Il ne faux pas nous faire un procès d’intention quand vous dites que nous allons demander le départ de… C’est un faux débat. Les étrangers qui sont au pouvoir chez nous, qui pillent nos richesses, qui alimentent les violences inutiles, tous ces carnassiers, ces rapaces avec leurs capitas médaillés et collabos partiront une fois que le processus politique sera normalisé chez nous. Je vous l’assure ils partiront d’eux-mêmes en catastrophe. « Visionnaire » une fois encore Tshisekedi avait dit à Mobutu ceci : « tu partiras en exil d’où tu ne reviendras plus sur le sol de tes ancêtres », aussi au vrai congolais Kabila Kamakolo c’était la même sauce, attention tu risques d’être emporté.

Dans les deux derniers paragraphes, il y a une certaine confusion, c’est pour cela j’ai dit que le texte était bien maquillé.
Apres 20 de vie à l’extérieur je pense qu’il est temps que vous regagniez le Congo puisque vos « politiciens » à Kinshasa font du bon travail.
Je reste dans la ligne de mon parti, le processus d’abord de normalisation, ensuite électoral a échoue lamentablement et amèrement chez nous. Même le prédateur Aldo Ajello l’a reconnu après les affrontements de 22 et 23 Mars derniers. On nous a présenté là du forclore, de la comédien internationale. C’est nous qui avons raz de bol de vos critiques non cadrées. Laissez-nous nous exprimer et respirer s’il vous plait.


Jacques Saidi-Kamuleta
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